En quelques heures ce lundi, quelque 600 migrants, répartis sur cinq voiliers et quatre canots, ont été empêchés de traverser la mer Égée et donc d’entrer en Grèce depuis la Turquie voisine. Selon les garde-côtes grecs qui sont à l’origine de l’information, il s’agirait de la plus importante tentative d’entrée dans le pays européen cette année. MIGRATION – La hausse du nombre de personnes qui tentent, ces jours-ci, de rallier l’Europe depuis la Turquie s’explique d’abord par un phénomène saisonnier. Chaque année, après l’hiver, on assiste à une multiplication des passages -ou tentatives de passage- de la part des demandeurs d’asile et des migrants. Cet afflux se produit au moment du retour des beaux jours, qui coïncide cette année avec le mois d’avril. À partir de cette période, en mer, la navigabilité est généralement meilleure. Et lorsque le vent souffle modérément, comme en ce moment, la traversée est donc moins dangereuse. La frontière terrestre entre Turquie et Grèce, qui se situe au niveau d’une rivière -l’Evros- présente là aussi, une dangerosité moindre, puisque le cours d’eau qu’il faut traverser est nettement moins profond en cette saison. Refoulement des demandeurs d’asile Plus de 3.000 demandeurs d’asile, selon les chiffres officiels grecs, sont arrivés dans le pays depuis le début de l’année. Dont environ 1.000 en avril. Ces chiffres, même s’ils sont en hausse par rapport à l’an dernier, paraissent relativement faibles comparés à ce qu’ils ont pu être, ne serait-ce que début 2020, où plusieurs milliers de personnes arrivaient alors chaque mois. Autre point de comparaison, lors de ce qu’on a appelé la « crise migratoire » en 2015 et 2016, ce sont plus d’un million de personnes qui sont arrivées en Europe en quelques mois. À présent, ces arrivées restent relativement limitées, en grande partie en raison d’une politique active de refoulement des demandeurs d’asile et des migrants de la part de la Grèce. Cette politique n’est pourtant presque jamais assumée officiellement. Au regard de la Convention de Genève notamment, il est en effet illégal de refuser d’étudier une demande d’asile. Cela n’empêche pas ces refoulements d’être aujourd’hui extrêmement fréquents.
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